Novembre 2014: Les Vieux Maîtres

 

 

Novembre 2014

Photo ci-dessus : une barrique en fermentation, une des actrices principales du drame shaekespearien
(« Bulle double, peine et trouble »)

Nous avons du mal à réaliser qu’il y a un mois nous étions assis à la table de notre déjeuner de fin de vendanges, nous congratulant par de chaleureuses claques dans le dos sur la qualité de la récolte.  Depuis, nous avons parcouru le chemin mystérieux qui mène du raisin au jus puis au vin, et réappris une leçon essentielle que nous pensions pourtant connaître mais ce millésime nous a rappelé à quelle point elle nous gouverne : en ce qui concerne le vin, rien n’est jamais certain, chaque année est différente et la vie est pleine de surprises.

De paresseuses barriques de jus de raisin confiées aux bons soins de leurs propres levures pour mener à bien la fermentation alcoolique, nous ont surprises par des démarrages au grand galop brutalement interrompu et une fin de fermentation à un rythme d’escargot, sans qu’on puisse s’expliquer pourquoi.  Les barriques ensemencées avec des levures sélectionnées se sont montrées au contraire particulièrement réticentes à partir en fermentation et ont terminé la course sur un petit trot rapide et joyeux. Une poignée de barriques a fait sa vie avec un démarrage impromptu de fermentation malo-lactique, ce qui est extrêmement rare à Rives-Blanques.

Un mot pour qualifier ces vinifications : déconcertantes !

Durant les moments de doute, nous nous sommes accrochés de toutes nos forces aux bons souvenirs d’une vendange heureuse, parfaite (vous pouvez consulter la vidéo en cliquant ici).

Vous comprendrez que nous ayons attendu que les fermentations soient terminées et que nous ayons goûté les vins pour envoyer cette lettre.

Nous l’avons fait hier et nous avons été rappelés à une vérité première : le vin mène la danse et il nous offre cette année encore quelques beaux tours sur la piste : nos premières gorgées de 2014 nous l’ont confirmé. Les assemblages vont sublimer le potentiel fabuleux de ces barriques aux parcours et aux personnalités si tranchées… Quand nous les avons goûtées une par une, nos visages se sont souvent relevés de nos verres avec un grand sourire !

Limoux a échappé aux calamités du millésime : la grêle, les pluies torrentielles, les larmes et les situations désespérées dans laquelle beaucoup en Languedoc se sont retrouvés.  En prime, nous avons trouvé dans nos verres le digne successeur de notre exceptionnel millésime 2013.

Comme l’a noté un critique anglais de vin aussi lu qu’estimé à travers le monde, Andrew Jefford, Limoux est très différente des autres vignobles du Languedoc. Et cela nous a porté bonheur encore cette année.

Andrew Jefford a passé un jour et une nuit à Limoux, a pris énormément de notes, dégusté une soixantaine de vins, posé des questions judicieuses et profondes et publié ses découvertes dans Decanter, que vous pouvez lire en cliquant ici.

C’est à nos yeux la plus exacte et la plus complète description de pourquoi nous faisons les vins que nous faisons à Limoux, depuis l’article de Jancis Robinson paru il y a six ans. Et ce n’est que le premier chapitre : le second est prévu au printemps.

 

Andrew Jefford a notamment dit qu’ « à Limoux on embrasse le vent ». Mais notre  » Le Limou », lui, embrasse le ciel.

Prenez un vol transcontinental de la compagnie néerlandaise KLM en World Business Class et devinez qui vous retrouverez ? Oui ! Notre assemblage de haut vol, « finement ciselé » : Le Limoux ! Inutile de vous dire que nous sommes aux anges, si j’ose dire ! C’est un véritable honneur de figurer à nouveau sur l’une des cartes des vins les plus reconnues et intelligemment construites du ciel.

Si vous souhaitez vous rafraîchir lors d’un prochain vol, vous savez à présent où trouver ce vin décrit comme « un vin de montagne craquant de fraîcheur ».

 

Restons aux Pays-Bas. Le célèbre Rijksmuseum d’Amsterdam a réouvert ses portes après des travaux qui ont coûté 375 millions d’euros : plus qu’une rénovation, c’est une véritable renaissance.   Le musée est à présent doté d’un luxueux restaurant gastronomique appelé Rijks, avec un chef étoilé Michelin aux commandes et de nouvelles oeuvres d’art à la carte. Parmi eux figurent notre Odyssée (100% chardonnay) et notre Blanquette de Limoux …

C’est vrai que la Blanquette de Limoux est née bien avant que Rembrandt ne peigne ses toiles –  mais enfin la Ronde de Nuit peut faire une pause dans la surveillance et se régaler d’un verre de bulles du sud de la France…

Et puisqu’on parle de vieux maîtres hollandais, voici Jan qui a accueilli seul et à l’improviste un contrôleur Qualité Sud de France, déguisé en commercial en voyage avec un goût marqué pour le bon vin. Jan nous a décroché une note de 97/100, ce qui fait de nous l’une  caves de la région hautement recommendées pour son accueil, sa salle de dégustation… et  il a même vendu une caisse de vin à l’inspecteur !

C’est confirmé : nous avons de quoi vous accueillir, alors n’hésitez pas à nous rendre visite !

En attendant, nous vous adressons nos plus cordiales salutations.

 

 

La famille Panman

30 de Novembre, 2014